Plonéour-Lanvern Carrefour du Pays Bigouden

Mettre en mémoire la mémoire de sa ville est lui permettre de n'être jamais oubliée. Armand CARVAL

1 - Chapelle de Lanvern en 1957

2 - Chapelle de Lanvern en 2011

En photo 1, la Chapelle de Lanvern avant les années 1960. Puisque proche de chez moi c'était un lieu que nous fréquentions notamment pour les cérémonies des mois de Marie en mai. Nos jeux se faisaient aussi autour de cette chapelle.

J'ai mis une photo sur la chapelle restaurée suite au legs de mon ami d'enfance "Milou". Il faut saluer son geste.

Il existe une association qui explique l'histoire de Lanvern.

Liste des maires de Lanvern cliquez ICI

1. LANVERN :

Lanvern est d'abord une paroisse qui se révèle en parties éclatées non contiguës avec la trève de Saint-Honoré. Après la révolution Lanvern devient une commune amputée de la trève de Saint-Honoré : quelques maisons autour de Lanvern, des fermes allant de Lanvern à Tréouron, Kéristic, Kéravel, Kersonis et la plus grande partie partant de Kerguien longeant Leurélis, Kerviligou, se prolongeant vers Bodérez puis allant jusqu'au Moulin de Bondivy, Manoir de La Tour, Lestréguéoc, Kéricun, Kervélen, Kersquédel, Moulin de la Tour, Kériel, Kerloyat, Kerscoudou, Kerlantonnet, Kerléac'h, Kersaux. Tréordo qui touche Leurélis fait partie de la commune de Plonéour tandis que Leurélis fait partie de la commune de Lanvern. Aucun ruisseau ne sépare les terrains de Leurélis de Tréordo. Cette partie est enclavée touchant Tréogat, Peumerit et Plonéour mais pas le bourg de Lanvern. Il y a l'autre côté qui touche à Lanvern où les parcelles forment une autre partie entière : Lanvern, Kéravel, Kersonis, Pénarue, Kéribic, Kerscao, Penalen, Kernalec, Kéristic, Tréouron, Lesguern, Ty Douar, Kergambaë, Guernévez, Créach Calvic, Ty Crohen, Kerhaen. La commune de Lanvern est étendue en surface malgré le peu d'habitants. L'origine de la paroisse de Lanvern remonte au XIVème siècle à partir de la paroisse de Plonéour. Lanvern fait partie de l'Abbaye de Landévennec. En 1913, la toiture est en mauvais état et menace de s'effondrer. Grâce à Jean Cossec (grand-père de "Milou") et de Louis Mavic une restauration de la toiture se fait. Le toit tiendra jusqu'en 1960, s'écroulant sur le sol de la chapelle. Par la suite, les ronces, les orties, le lierre, prendront peu à peu place dans l'enceinte jusqu'au moment où, grâce à des bénévoles, la chapelle sera nettoyée. Puis grâce au legs de "Milou", la chapelle retrouve un nouveau toit.

2. La commune de LANVERN :

La paroisse de Lanvern devenant commune avec les mêmes particularités que toute autre commune de France à cette époque. La commune de Lanvern n'est pas identique à la paroisse d'avant 1789 puisque la trève de Saint-Honoré devient commune. Elle a un maire et des conseillers municipaux. Lanvern n'est qu'un tout petit bourg avec quelques maisons. En l'an 6 de la république française la commune de Lanvern est administrée par la commune de Plonéour mais reste distincte. Jean PÉRON signe les registres en tant qu'agent tandis qu'en l'an 9 il les signe avec la mention maire. La mairie se trouve au domicile de Jean PÉRON, à Ty Crohen. Pierre MERMET est maire de Lanvern en 1809. En 1812 Jean RONARC'H maire de Plonéour est aussi maire de Lanvern. En 1815 Louis Pierre MERMET est maire de Lanvern lui-même secrétaire de la mairie de Plonéour en 1806. En 1816 Jean Alain CARVAL maire de Plonéour est aussi maire de Lanvern et le restera jusqu'au rattachement de Lanvern à Plonéour. Il devient le 1er maire de Plonéour-Lanvern.

3. Le rattachement de la commune de LANVERN à PLONÉOUR :

Par décret du 31 janvier 1827 la commune de Lanvern est rattachée à la commune de Plonéour pour donner Plonéour-Lanvern. Administré par Plonéour, Jean Alain CARVAL maire de Plonéour indique, sur les documents administratifs de la commune de Lanvern de 1816 à 1827, être le maire de Lanvern. C'était déjà un rattachement de fait. De par ce rattachement il est le dernier maire de Plonéour, le dernier maire de Lanvern et le premier maire de Plonéour-Lanvern.

4. La chapelle de LANVERN nettoyée :

Durant des années les membres de l'association de Lanvern ont nettoyé minitieusement la chapelle où, depuis le début des années 1960, les orties, le lierre ont recouvert les murs. Progressivement la chapelle retrouve un nouvel aspect. 1979 est l'année où le pardon reprend, toujours au second dimanche de juillet.

  Chapelle de Lanvern en 2004

 Chapelle de Lanvern en 2004

5. Le pardon de LANVERN et bénédiction des vitraux le 8 juillet 2017 : 

Lors du pardon annuel du 8 juillet 2017, où la chapelle est remplie de fidèles, la bénédiction des vitraux a eu lieu. Le sénateur-maire, Michel CANÉVET rappelle brivèvement l'historique de la restauration de la chapelle indiquant que d'autres vitraux seront mis aux autres fenêtres à l'avenir. Les vitraux apportent une lumière splendide à la chapelle. Il suffit de s'y rendre pour le voir. Ces vitraux ont été réalisés par des artisans verriers locaux qu'il faut remercier pour la qualité et la précision de leurs oeuvres.

 3 - Chapelle de Lanvern en 2017

 4 - Pardon de Lanvern en 2017

 5 - Les vitraux en 2017

 6 - Bénédiction des vitraux le 8 juillet 2017

7 - Les vitraux du centre

8 - Les vtraux de gauche et de droite

9 - Inauguration des vitraux

 10 - Vitrail avec le nom du donateur

6. Le pardon de LANVERN et bénédiction des vitraux le 7 juillet 2018 : 

Le samedi 7 juillet 2018 le rendez-vous annuel du "Pardon de LANVERN" a lieu sous un soleil éclantant. La chapelle n'est pas assez grande pour accueillir tous les fidèles, remplie bien avant 18h. Des nouveaux vitraux ayant été posés le 11 mai 2018, lors de cette messe de pardon, célébrée par le père Stéphane Le Sonn, curé doyen de Notre Dame de la Joie, la bénédiction des vitraux est faite en présence des créateurs de ces vitraux, des élus et du Sénateur du Finistère, Michel Canévet.

 11 - Lanvern sous le ciel bleu

12 - L'autel attend les fidèles

 13 - La chapelle est remplie

 14 - Sortie de la messe

7. La fontaine Saint Philibert de Lanvern :

Fontaine de Lanvern

A Lanvern la fontaine de Saint-Philibert, comme bien d'autres, semble aussi avoir des vertus. Jadis lors des pardons des dames, peu aisées, vendaient de l'eau provenant de cette fontaine présente sur la partie sud de la chapelle. Venir faire des voeux près de cette fontaine se faisait depuis des lieues aux alentours. Faire autant de chemin prouvait que la foi pouvait sauver. Parfois elle servait de diagnostic concernant les enfants car à l'époque il y avait une grande mortalité infantile. Les personnes venaient avec une chemise qui était mise à plat sur l'eau de la fontaine. Le but était de savoir si l'enfant malade ou nouveau-né suivivrait. Si c'est le bas de la chemise qui descendait le premier c'était bon signe, l'enfant vivrait. Par contre si c'est le haut de la chemise et les manches qui descendaient en premier, il y avait tout à craindre que l'enfant ne survivrait pas. Néanmoins pour conjurer le mauvais augure, il fallait laisser la chemise descendre au fond de la fontaine puis, une fois à la maison, envelopper l'enfant de cette chemise humide de l'eau de la fontaine. Aujourd'hui encore la fontaine semble avoir des vertus. Comme elle est proche des plantations d'aulne, le pouvoir des écorces d'aulne pour la cicatrisaton des plaies, des pouvoirs fébrifuges ou autres permet de dire que cette eau a la possibilité d'atténuer ou de guérir des maux. A l'époque les produits pharmaceutiques n'existaient pas mais dans la nature beaucoup de produits ou plantes capables de soulager les personnes en souffrance. Comme dans toutes les églises et paroisses des alentours, à l'époque, le cimetière se trouve autour de la chapelle.

8. A l'intérieur de la chapelle de Lanvern :

JB

A l'intérieur de la chapelle de Lanvern certaines pierres tombales portent des inscriptions plus ou moins lisibles, d'autres des signes avec un coeur ou autres. L'une d'entre elles est bien lisible et ne porte pas un nom forcément usité dans la commune de Plonéour-Lanvern. Ce n'est pas en entrant qu'il est possible de la lire mais c'est en sortant. On peut y lire "Jacques BASTY décédé le 31 décembre 1803. L'attention retient le visiteur quant à la présence de cette pierre tombale dans la chapelle tout comme l'inscription faite dans la pierre. Pour autant Jacques BASTY n'habitait pas la commune de Lanvern en 1803 lors de son décès mais habitait à Kerfouard en Plonéour, juste à la limite des 2 communes. Jacques BASTY est originaire de Jussac, diocèse de Saint Flour (Cantal), où il est né le 3 février 1743. Il se marie à Plonéour le 27 février 1775 avec Marie Anne LE VIGOUROUX qui habitait le bourg de Plonéour. Le couple BASTY-LE VIGOUROUX a 11 enfants dont les premiers naissent au bourg de Plonéour avant qu'il ne s'installe à Kerfoulard en Plonéour. Jacques BASTY était marchand, chaudronnier et cultivateur à Kerfoulard. Il était attaché à Plonéour puisqu'en 1794 il donne le prénom d'Énéour à l'un de ses enfants, Énéour étant le saint patron de Plonéour. Son fils René né en 1777  décèdera lui aussi à Kerfoulard en 1830 dont l'acte est signé par Jean Alain CARVAL maire de Plonéour-Lanvern. La mère de Marie Anne LE VIGOUROUX était COPIAS (ou COPIES) famille que l'on trouve également à Lescoulouarn où était la famille CARVAL. En 1830 l'église de Plonéour-Lanvern était en très mauvais état, le cimetière était exsangue, la configuration du terrain ne permettant pas une inhumation profonde du fait de son caractère rocailleux. Durant une période les inhumations avaient lieu soit à Languivoa soit à Lanvern avant la translation du cimètière de Ponéour-Lanvern à l'endroit actuel. Aucun document visuel n'existe de ces années-là. Jacques BASTY est décédé en la commune de Plonéour en l'an XII (1803). En ces années-là l'administration de la commune de Lanvern était faite par celle de Plonéour. Il se peut que l'inhumation ait été bien faite à Lanvern d'autant qu'en 1803 l'église de Plonéour menaçait de tomber en ruines, qu'en 1804 une charpente neuve fut mise, la toiture recouverte de 20 000 ardoises. Affirmer que l'inhumation a été faite à l'intérieur de la chapelle n'est pas possible. Cependant tout laisserait à penser que c'est bien le cas sauf qu'à cette époque il était déjà interdit d'inhumé dans les églises ou chapelles. La pierre tombale ne serait alors qu'un remploi de pierre destinée à couvrir le sol de la chapelle tout en respectant qu'elle a servi à la mémoire du défunt inscrit sur la pierre. Au fil des années, la chapelle de Lanvern a connu diverses péripéties. Il ne faut pas oublier que la croix présente aujourd'hui devant la chapelle était d'abord à Lanvern, puis au cimetière de Plonéour près de la sacristie. Lors des travaux d'élargissement de la route en 1960, la croix fût démontée et envoyée au jardin du presbytère tandis que les restes humains ont été inhumés à Languivoa devant la porte d'entrée ouest. Par la suite, lors de la restauration de la chapelle de Lanvern, la croix fut restaurée et replacée à Lanvern. Jacques BASTY venant du Cantal se mariant à une Plonéouriste a laissé une descendance importante dans le pays bigouden tant à Plonéour-Lanvern, Tréguennec, Pont-l'Abbé, Combrit, Plozévet et la région de Douarnenez. Jacques BASTY, en épousant Marie Anne LE VIGOUROUX, devient le beau-frère de Jean PÉRON né et habitant LANVERN. Jean PÉRON deviendra le 1er maire de LANVERN après la révolution française. A noter aussi que la fille de Jean PÉRON issue de son 1er mariage, avec Marie LE FAOU, se marie avec Simon MERMET, demi-frère de Pierre MERMET, 1er maire de Plonéour. La famille MERMET, originaire de Beaufort (Haute Savoie), vient s'établir comme négociant à Quimper où naît Pierre MERMET. Jean PÉRON, le beau-frère de Jacques BASTY, décède en mars 1802 à LANVERN soit 21 mois avant Jacques BASTY. Kerfoulard, bien qu'étant à Plonéour est plus près de Lanvern. Est-ce pour toutes raisons qu'existe cette pierre tombale dans la chapelle de Lanvern. Dans certains cas le nom "BASTY" est "BASTID". Ses descendants, nombreux au Pays Bigoudens avec des noms bien "bigoudens" ont peut-être une réponse à cette interrogation. Une descendante directe de Jacques BASTY est venue en juillet 2018 à la chapelle. En regardant cette pierre tombale elle n'a pas la conviction que l'inhumation de Jacques BASTY ait été faite dans la chapelle d'autant que les inhumations à l'intérieur des églises est interdit depuis 1776.

9. Fête à Lanvern :

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L'office du pardon de Lanvern ouvre la fête à Lanvern. Jadis les offices avaient lieu à 11h suivis d'une fête. Elle était différente d'aujourd'hui. La parcelle située au sud était marécageuse. Aujourd'hui elle est entretenue. La fête a toujours lieu le second dimanche de juillet qui correspond aussi avec la Fête des Brodeuses, désormais Festival des Brodeuses sauf pour les années où il y a 5 dimanches, dans ce cas la fête des brodeuses est le 3e dimanche. La fête à Lanvern se résume par un repas champêtre sous des barnums. Jadis pour le pardon de Plonéour-Lanvern, si l'office préfaçait la fête au bourg, cette fête se développait sur les 2 places par des boutiques et manèges en tous genres. La fête foraine battait son plein qui pouvait coincider avec le Critérium International où les plus grands champions mesuraient leurs talents sur un circuit de 6 kilomètres passant devant la chapelle de Lanvern. Le Pays Bigouden possède beaucoup de belles chapelles mais celle de Lanvern fait figure aujourd'hui d'une belle reconstruction où la mise en place des vitraux apporte en son choeur lumière et splendeur. Désormais beaucoup se déplacent pour la visiter.

10. D'hier et d'aujourd'hui :

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Aujourd'hui encore, des personnes se souviennent d'être venues aux offices. Je n'ai pas souvenance de messe proprement dite mise à part la célébration du "Mois de Marie". La photo du haut prise en 1957 montre encore une partie de la toiture. Petit à petit, elle tombera au centre de la chapelle, mettant fin aux offices et aux pardons. Toutefois je me souviens des pardons à l'extérieur où des dames vendaient de l'eau puisée dans la fontaine de Saint-Philibert, censée guérir des maux. Lanvern se trouvait sur notre chemin pour aller chez mon copain "Milou" à Créac'h Calvic. Très souvent, nous descendions vers la chapelle avec lui. Il était navré de voir dans quel état était la chapelle. Il me disait : "Si un jour je peux, je mettrai un toit dessus". J'ignorais, à l'époque, que son grand-père paternel avait, en 1913, mis un toit sur cette chapelle. Son idée de reprendre le relais moins de 50 ans plus tard effleurait déjà son esprit. Alors, avant de partir, il couche sur papier cette volonté qu'il avait déjà en étant enfant. Désormais, il peut être fier de cette réalisation faite selon sa générosité à pérenniser et à sauvegarder un patrimoine. Mais "Milou" est un descendant direct du dernier maire de Lanvern Jean Alain CARVAL, descendant direct également de Jean Marie CARVAL qui fut le premier adjoint de son autre aieul maire : Pierre Jean DANIEL. Naturellement j'en parle dans mon ouvrage "Ma vie dans ma jeunesse". Il en faisait partie car les voisins n'étaient autres que ses grands-parents maternels. Nos familles avaient des habitudes déjà depuis des décennies. Nous ne faisions que suivre les chemins tracés.

11. Lanvern et sa table de pique-nique :

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Installée dans le placître de la chapelle de Lanvern la table pique-nique, jadis située dans le champ de l'autre côté du mur d'enceinte, permet aux passants et passionnés d'histoire et de patrimoine de s'asseoir pour contempler l'édifice religieux, sa restauration et aussi les affres du temps qui passe. La façade verdie par les champignons et l'humidité de ce coin de verdure se trouve ternie. Un jour peut-être, un renouveau se fera sur ce monument historique afin de lui rendre son éclat d'il y a quelques années. Ce lieu fait partie des temps où la paroisse de Lanvern était une entité à part avec sa trève de Saint-Honoré. Près de toutes les chapelles existait une fontaine où l'eau, source de vie, les traversaient. Celle de Lanvern dite Saint-Philibert avait, comme les autres, la particularité de guérir des maux. Les croyances faisaient le reste dans cette époque où le port d'attache se trouvait au coeur de la chapelle.

12. Un étrange invité :

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Lanvern est un lieu visité dans un décor de verdure où le béton s'est installé entre la croix et la chapelle au début avril 2025. Cet étrange invité change le décor, en contradiction avec l'aspect habituel alors que cette chapelle est inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis bientôt 100 ans. Le passionné d'histoire et de monuments classés risque de se poser des questions à savoir ce que ce béton épais et élevé vient casser un lieu sacré et historique. J'ai connu ce lieu depuis toujours où les célébrations de messes du mois de mai s'effectuaient encore dans un décor des années 60. Mon ami d'enfance, Milou, a fait don, par un legs de ses biens pour la restauration de la chapelle dans l'optique d'y mettre au moins un toit dans le respect de l'histoire de cette chapelle construite jadis parmi les aulnes et les espaces humides. Aujourd'hui, dans un espace défiguré, la chapelle a changé de visage sous le regard du maronnier centenaire sans oublier que la chapelle est inscrite, depuis le 4 février 1926, à l'inventaire supplémentaire des munuments historiques.

13. Le décor retrouvé :

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Le temps d'un tour d'horloge la chapelle de Lanvern a retrouvé son décor historique dans son écrin de verdure. La dalle de béton n'a vécu qu'un temps éphémère où elle cassait le cadre historique de son inscription à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par l'arrêté ministériel du 4 février 1926. Cette inscription impose des règles strictes que personne ne peut y déroger. Déjà dans l'urbanisme il n'est pas possible de faire n'importe quoi. Construire une dalle à quelques mètres d'un monument historique, de surplus dans son enclos, est construire sans autorisation. La ville de Plonéour-Lanvern, possède 4 monuments historiques : Chapelle de Languivoa, Chapelle de Lanvern, le Menhir près de l'église et le manoir de Trévilit. Le menhir est celui qui cause le plus de soucis aux habitants puisque dans un rayon de 500 mètres, il est difficile de faire ce que l'on veut sans l'accord de l'architecte des bâtiments de France, depuis son inscription ou classification comme monument historique. La photo ci-dessus est devenue "collector". La chapelle pourra fêter son centenaire d'inscription comme monument historique dans son décor habituel.

14. L'histoire d'une histoire :

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La dalle est imposante mais comment est-elle arrivée là. Pour une histoire de chaise, de table ou autre, elle s'est voulue plane, blanche comme une colombe face aux inscriptions du fronton, face à la fontaine miraculeuse où les dames venaient plonger les draps ou linge de leur bébé pour guérir des maux de la vie d'autrefois que les mots ne pouvaient le faire. Sous cette dalle, des personnes se sont endormies pour un voyage sans fin. Des personnages célèbres ont foulé ce sol depuis sa création, de Gradlon Plonéour à Jean Alain CARVAL, des gens moins connus sont venus écouter le code paysan, mais sur les mots du Duc de Chaulnes, la coupole, le clocher vinrent choir le sol parce que la révolte des bonnets rouges avait sonné le glas de leur existence. Cette chapelle chargée d'histoire vient d'ouvrir une page imprévue où le sable et l'eau se sont mélangés pour créer une surface idéale pour qu'un jour un concert puisse ou pouvait s'installer sur son auguste surface. La réalité vint, quelques jours plus tard, lui enlever cet intru dans son jardin afin de lui permettre de respirer le bon air.

15. L'imposant visiteur :

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Cette photo de l'imposante dalle de béton a changé, durant quelques jours, en un tout autre décor la chapelle de Lanvern. Il est toujours surprenant de découvrir une telle réalisation sans même qu'il ait été mis un panneau d'affichage de travaux. Cet imposant intru n'a pas vécu le temps d'une lune où son corps exposé telle une sépulture fut écartelé comme, au temps jadis, un châtiment irréversible qui ne laissera au temps que celui d'une histoire, peut-être banale mais historique dans un décor magique. L'intru a pu écouter le chant des oiseaux, l'eau qui s'écoule doucement sans jamais se retenir ou s'arrêter. D'une taille bien taillée, d'une mesure bien mesurée, dans un tel décor, le promeneur, le passionné aurait pu imaginer trouver un gisant, des gravures ou des sculptures comme au temps jadis. De son âge, bien tendre, une crucifixation l'attendait pour y placer des ferrures, des vis à contenir des pieds afin de sceller son sort dans cet espace réservé et préservé. De quelques pieds à d'autres, il lui était assuré se sentir les odeurs de ces pieds chargés et chauffés par le temps au risque de sentir.

16. Le cadre retrouvé :

lanvern

Cette photo montre que la chapelle de Lanvern a retrouvé son cadre habituel où la dalle de ciment a été enlevé du placître où, par mégarde, elle avait été installée pour une histoire de table. Dans ce décor retrouvé les fêtes pourront se dérouler dans le calme et la sérénité d'un site visité par des passionnés d'histoire, attachés à la préservation du patrimoine local. Les instants éphémères de cette dalle ont circulé comme une trainée de poudre dans le Pays Bigouden, à la surprise générale. Puisse maintenant être donné un nettoyage à ces murs vieillis par le temps qui passe dans un endroit humide de son existence. La fontaine reste impassible où la verdure recouvre son visage non loin du ruisseau qui passe et s'écoule sans arrêts venant de Maner Bihan. La chapelle voit passer de plus de plus de circulation, des voitures, des tracteurs, des camions et des semi-remorques défilent devant elle en brisant le silence d'un site où le recueillement est de rigueur.

17. La lumière de la chapelle :

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Même dans la soirée d'un jour où le ciel est gris, la chapelle donne un cadre de lumière depuis des siècles. C'est la beauté du site, d'un endroit chargé d'histoire dans un décor retrouvé que Lanvern resplendit. Son visage vieillit par le temps mérite d'être mis en lumière afin de lui donner un aspect débarassé de cette mousse qui lui colle à la peau. Le marronier en fleurs complète le décor où des milliers de passionnés passent chaque année leur rendre visite. Cet ensemble verra des générations venir fouler le sol de ce placître où d'autres se sont endormis pour un temps sans fin. La ferveur des croyants fait que ce lieu sacré a gardé sa lumière malgré toutes les attaques subies depuis sa création. Le devoir de mémoire s'est inscrit dans ses veines où rien ne peut venir troubler sa quiétude. Dans ce lieu chargé d'histoire les vitraux d'intérieur transportent la lumière où la moindre attaque de son corps sera détruite afin que cette lumière brille dans le coeur de tous ceux qui fouleront le sol de la chapelle.

18. Le ruisseau de mon enfance :

lanvern

L'eau a toujours coulé dans ce ruisseau qui jouxte la chapelle de Lanvern. C'est le ruisseau de mon enfance à cet endroit mais pas le seul où nous allions faire naviguer des petits bâteaux conçus par notre imagination d'enfants. Si le décor était différent, que nos yeux d'enfants ne peuvent que retenir l'essentiel, ma mémoire ma retransmet ces moments de fêtes, de pardon où les gens venaient en nombre. Il y avait toujours quelque chose de mystérieux dans ce coin. Le soir, à la tombée de la nuit, nous aimions y venir comme si cet endroit chargé d'histoire avait quelque chose à nous transmettre. Nous savions que devant l'église, endroit que l'on dit placître, des âmes se sont endormies en regardant le ciel. Nous savions aussi que cet endroit devait rester vierge de toute fondation car cet endroit saint était une continuité de Gradlon Plonéour datant du 9ème siècle. Le prieuré servait de logement au résident pour recouvrer les dons et autres. Par la suite il est devenu le presbytère puis une ferme jusqu'en 1960. La chapelle avait ses attaches à l'abbaye de Landévénnec et est-ce pour cette raison que Milou, dans ses dernières volontés, avait mis, à titre subsidiaire, l'abbaye comme donataire dans le cas où la ville de Plonéour-Lanvern venait à refuser son legs. La chapelle de Lanvern, jadis construite sur les mêmes terres que le prieuré, est un lieu public où le silence est de rigueur face à l'immensité de son destin et malheur à celui qui élèverait, un temps soit peu, sa voix que la volonté céleste pourrait lui rappeler le ruisseau de mon enfance qui a traversé les siècles sans jamais fléchir, attirant vers lui les âmes déchirantes pour les emporter le long de son parcours qui fait grandir les retenues d'eau qui sert aux bigoudens. Mais un premier jour du mois de Marie, un mal intentionné me menaça de m'y jeter dedans, que le diable l'emporterait.

19. La chapelle de Lanvern :

lanvern

Dans son écrin de verdure, la chapelle de Lanvern attend ses visteurs dans son écrin retrouvé où la nature offre aux passionnés d'histoire et de patrimoine, un décor verdoyant. Ce lieu, existe depuis des siècles où la croyance humaine a fait venir des prêcheurs apporter la bonne parole et construire ce bâtiment avec ses particularités. Le temps a fait son oeuvre où la voûte de l'édifice a fléchi sur ses jambes. L'intérieur dallé montre des vitraux de toute beauté où son auteur a donné le plus beau de son art pour apporter la lumière dans ce lieu chargé d'histoire. Au Pays Bigouden, c'est l'une des rares chapelles ouverte le plus souvent possible dans l'année, presque chaque jour. Son nom vient du breton Lann et Gwern où la prononciation rapide lui a donné Lanvern. Les bâtisseurs d'antan ont laissé un visage à cet endroit que l'histoire veut sauvegarder.

Photos (c) AC 2004-2025

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20. Météo de Plonéour-Lanvern sur 7 jours :

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